Marine le Pen cautionne-t-elle François Hollande ?

Marine le Pen cautionne-t-elle François Hollande ?

Quand Marine Le Pen flirte avec François Hollande …

Tous les médias sont d’accord sur ce point : Marine Le Pen est beaucoup moins virulente envers François Hollande qu’envers Nicolas Sarkozy ! Que doit-on penser ?

Madame,

Depuis de longues années, je suis avec grande attention la politique du Front National dont j’ai pu défendre à plusieurs reprises certaines opinions, même si je n’appartiens pas à votre mouvement.

Votre père, Monsieur Jean-Marie Le Pen s’est toujours exprimé largement sur ses idées et ses convictions basées sur une volonté réelle changer notre Pays à sa manière, et je l’approuve à ce niveau pour son esprit républicain et patriote.

Aujourd’hui, vous avez repris la présidence du Front National et vous semblez être engagée sur une voie différente que celle tracée auparavant par Monsieur Le Pen, plus moderne certes, mais franchement plus floue. Et c’est ici que je n’arrive pas à comprendre votre véritable position politique qui me paraît ne plus avoir une ligne fixe et déterminée en vue d’un changement sérieux favorable du peuple français.

Vous avez largement critiqué Nicolas Sarkozy et vous continuez à le faire dans une violence souvent injustifiée, notamment sous prétexte qu’il vous « vole vos idées ». Certes, le Chef de l’Etat n’a pas toujours tenu ses promesses, et il a pu nous décevoir à diverses reprises et sur divers sujets dans la direction des affaires de la France que ce soit en matière d’emploi, de sécurité ou de justice sociale.

Personnellement, si je ne suis aucunement sarkozyste, j’ai toutefois l’honnêté de reconnaître que le Président Sarkozy détient incontestablement à son actif une réussite non contestable dans le sauvetage des banques et dans l’équilibre économique du Pays en évitant à la Nation le chaos économique tel que l’ont connu récemment la Grèce, le Portugal, l’Espagne ou l’Italie.

Dans le contexte politique actuel, vous représentez l’extrême droite française, comme Jean-Luc Mélenchon, l’un de vos principaux adversaires, représente l’extrême gauche. Très clairement et à plusieurs reprises, le candidat du Front de Gauche a précisé qu’il se désisterait en faveur de François Hollande sans aucune condition, si ce dernier était présent au second tour des élections présidentielles.

Par contre et sauf erreur, je n’ai jamais entendu de votre part la position que vous prendriez vis-à-vis de l’un des candidats finalistes, si vous êtes éliminée au premier tour de la course élyséenne.

Pour ma part, j’ai cru comprendre comme de nombreux autres journalistes, que votre principal adversaire était Nicolas Sarkozy … alors que vous avez beaucoup plus de retenue envers François Hollande.

Ainsi, dans le cas où le leader du Parti socialiste est présent au second tour et logiquement derrière Nicolas Sarkozy selon les dernières estimations, il paraît largement bénéficier au second tour de la présidentielle des voix du Front National qui lui permettront, toujours selon les sondages actuels, de remporter les prochaines élections présidentielles.

Dans ces conditions, François Hollande sera-t-il élu grâce au Front National ? Et deviendrait-il aujourd’hui l’un de vos « amis politiques » (???)

Tout pense à le croire.

A vrai dire, votre position est curieuse : Sur le fond, votre mouvement politique n’a aucun lien avec le Parti socialiste, et tout spécialement en ce qui concerne l’immigration que vous combattez sans cesse, alors que la gauche s’empresse d’accueillir toujours plus d’étrangers venus de tous les coins du Monde. Même constat en ce qui concerne la sécurité publique : vous préconisez de nombreuses mesures, alors que le Parti socialiste est extrêmement laxiste à ce sujet.

En tant que citoyen de France, je m’étonne chaque jour un peu plus de votre comportement. Sans aucune doute et comme votre père, vous êtes en apparence à l’opposé des idéologies du Parti socialiste, mais à contrario vous êtes prête maintenant à faire gagner François Hollande, alors que vous savez pertinemment que l’ancien premier Secrétaire national du PS n’a ni l’envergure ni les capacités pour devenir le futur chef de l’Etat.

Alors que voulez-vous ? Que la France se dégrade encore plus avec l’arrivée des socialistes au pouvoir ? Que le pays sombre dans le chaos et la débâcle ?

En toute franchise, je croyais que vous aviez une autre idée de la France beaucoup plus positive. A l’heure actuelle, je constate que votre engagement n’est pas la hauteur des espérances des français. Et c’est fort regrettable pour tous nos compatriotes et spécialement pour vos électeurs et électrices.

Marine Le Pen complice de l’élection de François Hollande ? Qui pourrait le croire ! Même pas votre père qui sans aucun doute vous connaît très bien ! Et pourtant ! Et pourtant …

Madame Le Pen, avec tout le respect que je vous dois comme à tout candidat ou candidate à l’élection présidentielle, sachez que je suis profondément déçu par vos positions. De près ou de loin, je n’ai pas d’affinités avec le Front National, mais en tant que démocrate et républicain je respecte votre mouvement et l’idéologie qu’il représente. Par ailleurs, si je ne cautionne la pas candidature de Nicolas Sarkozy à qui je reproche ses erreurs passées, je n’ai pas du tout envie de voir à sa place François Hollande, du reste un homme certainement honnête, mais peu capable pour présider le Pays, dont la seule et unique ambition se résume dans le désir profond de succéder à François Mitterrand et de devenir ainsi le 24 ème Président de la République.

D’autant que Monsieur Hollande, s’il est élu, sera inévitablement manipulé par Jean-Luc Mélenchon qui, vous le savez, est votre principal ennemi politique.

En conclusion, je conçois très bien que vous n’ayiez pas l’envie de faire voter Nicolas Sarkozy. Mais si vous vous considérez comme une patriote sincère dévouée à la France, ne cautionnez surtout pas le Parti Socialiste et son chef de file en la personne de Monsieur François Hollande.

Et sachez qu’en cas de victoire de la gauche, vous deviendrez alors responsable de cette situation et de ce fait, responsable d’une faillite annoncée de la Nation, conséquence incontournable en antérieurement prouvée du Parti socialiste au pouvoir.

Pierre-Alain Reynaud

Site internet : www.pierre-alain-reynaud.com

cafe.republicain@gmail.com

François Hollande, un candidat très ordinaire au carrefour de l’Histoire de la République

François Hollande candidat

François Hollande en meeting pour les présidentielles

François Hollande, président de la République le 6 mai 2012 ?

Depuis quelques semaines, c’est devenu possible, et même probable. Et pourtant, qui aurait pu le croire ?

Voici un an environ, j’avais écrit divers articles dans lesquels je prévoyais sa possible candidature en 2012 à la Présidence de la République, et même son éventuelle élection, alors même que Dominique Strauss-Kahn était toujours supposé le meilleur de la gauche dans la course à l’Elysée. Certains partageaient mes analyses, mais d’autres m’objectaient que j’étais dans l’erreur, considérant de leur côté que François Hollande ne pourrait jamais être un candidat crédible en raison de son insignifiance dans le monde politique.

Mais ne faut-il pas se méfier des eaux trop endormies ? L’ancien Premier secrétaire du PS a toujours nourri des ambitions secrètes, contrairement à d’autres qui n’ont jamais hésité à se mettre en avant pour manifester leur désir de conquête du pouvoir. En effet, depuis longtemps, le député de Corrèze rêvait en coulisse de devenir un jour le véritable chef de file du Parti Socialiste, et par ricochet celui de la gauche comme le fut à une époque François Mitterrand.

Des points communs entre Hollande et Mitterrand ? En vérité, par vraiment, sauf que tous deux possèdent les mêmes prénoms (?) et qu’ils ont été l’un et l’autre Premier secrétaire du Parti Socialiste.

Hormis ces deux aspects comparables, la personnalité politique de chacun de ces hommes est totalement différente. François Mitterrand était un militant de la première heure, tenace et déterminé, qui avait su regrouper dès 1971 la famille socialiste dans une optique de renouveau et d’union de la gauche. A l’inverse, François Hollande n’a jamais été combatif dans sa vie politique, et ses détracteurs de son propre camp le considère souvent comme l’homme de la « synthèse molle », « fuyant l’affrontement pour au final ne rien décider ». Par ailleurs, peu actif à l’Assemblée Nationale dans ses fonctions de député, il est resté un élu quelque peu falot ne paraissant pas avoir l’envergure d’un possible chef d’Etat.

Mais quoi qu’il en soit et sans aucun doute, François Hollande, modéré et en apparence discret, a toujours convoité la succession de François Mitterrand, l’homme du Congrès d’Epinay qui avait réussi à séduire un électorat populaire avant de remplir deux mandats présidentiels. Sauf que l’homme de la rue de Solférino végétant dans son poste de Premier secrétaire du Parti socialiste entre 1997 et 2008, n’était jamais arrivé à marquer les esprits afin de s’imposer au sein d’un pouvoir socialiste qui aurait pu lui offrir un portefeuille de ministre en cas de victoire de la gauche.

Dans de telles conditions, François Hollande risquait de stagner longtemps dans une vie politique locale, totalement éloigné des grandes affaires de l’Etat quand soudain, le 14 mai 2011, la chance lui sourit au moment même où son avenir politique paraissait incertain.

L’affaire du Sofitel à New-York mettant en cause Dominique Strauss-Kahn dans une affaire de viol présumé, allait bouleverser le contexte politique du PS, éliminant tout de suite le prétendant quasi officiel à la Présidence de la République.

En quelques heures, François Hollande se positionnait tout à coup comme l’un des principaux candidats aux primaires socialistes, et surprenait ainsi toute la classe politique de gauche comme de droite, mais aussi un très vaste électorat touchant des citoyens de toutes tendances.

François Hollande allait vite prendre une revanche sur le passé autour d’une crédibilité croissante et remarquable, pratiquement sans faille à l’heure d’aujourd’hui.

Que deviendra la France si François Hollande est élu le 6 mai 2012 ?

Il faut être clair sur ce point. Le doute, s’il en existe un, n’est pas rattaché à l’homme, François Hollande étant comme je viens de le dire à l’instant même, un candidat parfaitement crédible.

Par ailleurs, il se présente aussi comme un homme de convictions, sincère et bien décidé à changer la Nation en présentant un vaste projet de réformes économiques et sociales.

Mais le problème réel, (et il existe), provient de certaines personnalités politiques qui l’accompagnent dont la plupart évoluera évidemment dans son très proche entourage s’il est élu Président de la République. Tous ceux et celles qui deviendront ministres dans le futur gouvernement de gauche ne seront pas simplement des exécutants du pouvoir, mais des hommes ou des femmes puissants qui parviendront à manipuler le Président Hollande, ce dernier devenant alors « l’homme de paille » du Parti Socialiste.

D’ores et déjà, on peut s’attendre à un Etat « perturbé » où chaque voix éminente pourrait déclencher une prépondérance des membres de l’exécutif, entraînant ainsi des problèmes de toutes sortes, pareils aux nombreux chaos que la France connût dans les dernières années de la Quatrième République.

Mais François Hollande peut-il nous surprendre encore ?

Peut-il être devenu l’homme déterminé et plutôt courageux que nous avons découvert lors du meeting du Bourget le 22 janvier dernier ? Voici la véritable énigme !

En évidence, François Hollande semble avoir changé depuis quelques mois. A première vue, il a pris le costume de présidentiable, et les citoyens de gauche ne peuvent que s’en réjouir.

Mais pourra-t-il faire face à toutes les difficultés qui se présenteront à lui ?

A mon sens, devenu Président de la République, il peut très capable d’affronter la nouvelle Opposition et de défendre ses propres valeurs. Par contre, les vrais problèmes qu’il devra combattre, viendront de sa propre majorité où les divergences politiques seront multiples au fil du temps. D’autant plus que ceux et celles qui le soutiennent aujourd’hui dans le seul but d’une reconquête du pouvoir par la Gauche, lui procureront bien des soucis dans les années à venir : opposés de toujours à François Hollande, ils pourraient bien le déstabiliser comme ce fut déjà le cas par le passé à maintes reprises. Ces hommes ou ces femmes sont nombreux : ils s’appellent Pierre Moscovici, Laurent Fabius, Jack Lang, Manuel Valls, Arnaud Montebourg, sans oublier Martine Aubry, Cécile Duflot, Eva Joly, et même Jean-Luc Mélenchon qui n’avait pas hésité de comparer Hollande à un « capitaine de pédalo » … Sont-ils les seuls ou les seules à connaître de grandes divergences avec le député de Corrèze ? Certainement pas, et il serait possible d’en citer beaucoup d’autres … Mais pour cette gauche unie en apparence, mais déchirée dans ses idéologies, François Hollande n’est-il pas le bon « cheval de Troie » qui lui permettra de revenir aux affaires et de reprendre enfin le pouvoir républicain ?

Si le grand rassemblement de la famille de gauche semble aujourd’hui être bien réel, il risque d’être cependant très éphémère après le 6 mai 2012 ! Encore une fois, le sort de la France sera mis à rude épreuve dans un contexte économique devenu extrêmement difficile et dans une situation sociale au bord de l’explosion.

Pierre-Alain Reynaud

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