La peut s’installe sur Marseille

La peur s'installe sur Marseille

La peur s’installe sur Marseille

Marseille, avenue de Saint-Antoine. Il est bientôt 21 heures. Une grosse cylindrée roule lentement. A hauteur de la Caisse d’Epargne, elle s’arrête soudain, en double file, phares éteints, seuls les feux de stationnement restant visibles. Le véhicule aux vitres teintées va rester là, immobile, pendant quelques minutes. Un peu plus loin, à moins de 100 mètres, le bar tabacs de la C… se prépare à fermer ses portes. A cette heure tardive, seuls quelques rares habitués sont encore présents à l’intérieur de l’établissement. A un moment donné, un homme sort du café, traverse la rue, emprunte le trottoir d’en face et se dirige visiblement vers son véhicule garé à faible distance de la place Canovas. Tout à coup, la grosse voiture démarre en trombe, et un passager du véhicule, vitre baissée sort un fusil d’assaut, genre Kalachnikov en ouvrant le feu sur le client du bar. Ce dernier a juste le temps de se coucher pour se protéger derrière la file de véhicules en stationnement. Mais le tueur semble avoir raté sa cible. La grosse voiture entreprend à toute vitesse une marche arrière, mais à cet instant précis, un bus se dirigeant vers la Viste vient contrer sa manœuvre, ce qui provoque le départ fulgurant de la puissante cylindrée. L’homme visé vient d’avoir une chance inouïe. Il échappe de peu à la mort et très certainement effrayé, s’enfuit dans une rue où il s’évanouit dans la pénombre du soir.

Voilà un exemple de ce qu’il se passe presque tous les jours à Marseille. Cette fois, par miracle, le meurtre a échoué. Mais demain que se passera-t-il ?

Selon les statistiques officielles et le journal La Provence, la ville de Marseille a connu un assassinat tous les 15 jours depuis le début de l’année 2012, ce qui correspond exactement à 24 personnes tuées sur fond de banditisme, sans oublier la dernière exécution en date d’un chauffeur de car scolaire abattu froidement ce lundi matin vers 8 h 30 par de jeunes voyous dans une brasserie de Mazargues pour quelques euros seulement.

Inutile de vous dire que la peur s’installe à Marseille, un peu partout.

C’est une constatation que chacun peut faire facilement à tout instant de la journée : N’importe où, et n’importe quand, des coups de feu peuvent éclater entre bandes rivales qui s’opposent dans la violence, ou tout simplement à l’intérieur d’un magasin pour un vulgaire vol de caisse ou de marchandises.

Les règlements de compte fleurissent en plein jour : vous êtes au restaurant ou à la terrasse d’un café, et soudain, une fusillade vient semer la terreur parmi les consommateurs et à travers la foule. Personnes blessées ou tuées, les victimes ont eu hélas la grande malchance de se trouver par hasard dans un lieu précis à un mauvais moment.

Comment enrayer une telle violence ?

Marseille devient peu à peu le Chicago des années 1900-1930.

Après une longue période de pègre où la cité phocéenne était contrôlée par les caïds d’un époque, Joseph Marini, Paul Carbone, François Spirito ou encore les frères Guérini, la ville redevint calme et l’apaisement gagna largement tous les marseillais qui se délectaient de vivre dans un lieu magique où bonne humeur, galéjades, boules et pastis accompagnent le superbe soleil méditerranéen.

Mais depuis une vingtaine d’années, la situation a bien changé. Si Marseille est devenue une très belle ville par sa réhabilitation et sa modernisation, elle souffre à nouveau d’une nouvelle délinquance qui envahit la plupart des banlieues et tout spécialement les quartiers Nord.

Surpopulation, chômage, pauvreté, précarité sont des facteurs incontournables d’une délinquance grandissante et d’une puissante criminalité.

Les trafics de drogue et d’armes qui se sont largement développés au cours des dix dernières années représentent aujourd’hui une impressionnante économie souterraine que l’on ne pourra jamais stopper.

Les truands sont très bien implantés et les bandes de voyous s’agrandissent chaque jour, se constituant d’éléments de plus en plus jeunes (dans les cités de la Savine et de Bassens par exemple, la délinquance commence à 11 ans …).

L’argent facile, les grosses voitures, et la grande vie sont les seuls objectifs d’une jeunesse qui n’a aucune envie de respecter les règles d’une société qu’elle rejette globalement.

Alors, l’énorme travail des associations et des travailleurs sociaux ne servira pas à grand chose. Quant à la police ou la gendarmerie, ses moyens sont devenus ridicules à l’heure actuelle, face à des individus très bien équipés en armes et en matériel d’attaque ; ces nouveaux truands n’ont aucune ligne de conduite et n’hésitent plus à tuer n’importe qui à n’importe quel moment, dès l’instant où une quelconque résistance s’impose à eux.

Premières conclusions

Marseille subit les pires violences. Les banlieues de l’Île de France sont également touchées. Mais le grand banditisme se s’arrêtera pas à ces régions. Déjà, il commence à se développer dans d’autres agglomérations françaises et touchera certainement d’ici 4 à 5 ans la plupart des petites villes de notre territoire.

La France est gangrenée. Notre jeunesse en subira un jour les graves conséquences. Mais, dans un temps très proche, c’est la République qui risque de basculer dans le désordre et l’anarchie. A titre d’exemple, je citerai les événements qui se sont déroulés au début de la Seconde Guerre Mondiale. A l’époque, la montée en puissance des extrémistes est très forte. La France capitulant devant l’Allemagne, l’Etat de Vichy s’installe le 10 juillet 1940, remplaçant le gouvernement républicain. Et le nouveau régime du Maréchal Pétain va s’imposer jusqu’au 20 août 1944 avec essentiellement pour alliés véritables des individus très nombreux et sans scrupule issus de la pègre et du grand banditisme.

En clair, la guerre des gangs qui dégénérera un jour ou l’autre en conflit civil de rue, chassera la République.

Pierre-Alain Reynaud et Eric Antoine Laugier

Site internet : www.pierre-alain-reynaud.com

Mail : cafe.republicain@gmail.com

Cette vérité que réclame le peuple …

Jean Jaurès

Jean Jaurès

Les politiques sont-ils des gens courageux ? A dire vrai, ils sont très peu nombreux à se montrer énergiques, volontaires et honnêtes.

Par définition, les politiciens utilisent très souvent le langage de bois, afin de se détourner des véritables problèmes qui jalonnent à chaque époque notre société.

Avec la crise que nous connaissons depuis 2008, ce défaut s’est accentué au niveau de la classe politique, que ce soit à droite ou à gauche. Et au moment de la campagne des élections présidentielles, aucun candidat à l’exception de François Bayrou, n’a soulevé les graves difficultés qui attendaient la France. En tête du mirage politique, François Hollande, alors candidat à l’Elysée qui faisait de grandes promesses en ignorant les méfaits de la dette publique et les dangers d’une économie moribonde. Elu président, l’ancien premier secrétaire du PS est devenu beaucoup plus prudent, évitant de parler clairement du marasme qui ronge gravement le Pays.

Ainsi, aujourd’hui encore, malgré le chômage qui ne fait qu’augmenter, malgré les souffrances que subissent un grand nombre de nos citoyens, François Hollande, comme son Premier Ministre Jean-Marc Ayrault, persistent à ne pas dire la VÉRITÉ au peuple de France ; alors que la majorité de nos compatriotes souhaite que le gouvernement fasse la clarté sur l’avenir de la France …

Décidément, le Président Hollande oublie les valeurs fondamentales de l’une des plus grandes personnalités socialistes du 20 ème siècle, Jean Jaurès.

Ce grand homme qui repose depuis 1924 au Panthéon avait toujours fait preuve d’une clarté politique, chose rare chez les élus de la Nation. Orateur de talent, généreux, persévérant, inébranlable, il fut toujours à la tête des mouvements sociaux pour défendre les travailleurs au cours de toute son existence. Pacifiste incontournable, son opposition à la Première Guerre Mondiale lui coûta la vie lorsque à Paris, le 31 juillet 1914, il fut abattu au Café du Croissant par un étudiant nationaliste.

« Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire » avait-il déclaré lors de l’un de ses nombreux discours restés à jamais dans la mémoire collective.

Cette phrase trop souvent oubliée devrait devenir un repère dans la vie politique. Hélas, à l’heure actuelle, nos élus ne font plus référence au courage et à la vérité. C’est plutôt la faiblesse ou le mensonge qui dominent dans le débat public.

Pierre-Alain Reynaud

Site internet : www.pierre-alain-reynaud.com

Mail : cafe.republicain@gmail.com